« Après plusieurs mois de confrontation, il faut un dialogue entre police et citoyens »
Syndicats de police, organisations des droits humains, chefs de corps et jeunes entament les discussions au Parlement bruxellois pour rétablir la confiance
Lundi 28 septembre 2020 — À la suite d’une longue série d’incidents, police, citoyens, société civile et parlementaires se réunissent à partir du mardi 29 septembre au Parlement bruxellois pour parler des actes de violence, de racisme et de la défiance réciproque.
Les commissions thématiques sur la « relations entre les citoyens et la police en Région bruxelloise » ont été créées à l’initiative d’Els Rochette (one.brussels). Elles sont la réponse directe aux émeutes de l’été dernier qui ont suivi le décès d’Adil, le jeune mort à l’occasion d’une poursuite par la police.
Ces commissions ont pour objectif de formuler une série de recommandations pour la Région bruxelloise, compétente en matière de prévention et de sécurité depuis la sixième réforme de l’État.
Els Rochette (one.brussels):
« Les faits sont nombreux à mettre en évidence la défiance entre la police et les citoyens : le groupe Facebook Thin Blue Line qui contenait des appels à la violence, les plaintes relatives au profilage racial qui réapparaissent ou les agents qui sont agressés physiquement au cours d’émeutes. Les pompiers ont récemment été caillassés alors qu’ils tentaient d’éteindre un incendie dans une crèche. Et l’indignation a largement dépassé nos frontières avec l’affaire Chovanec. Les incidents de ce type sont tout à fait inacceptables. Ils sapent la confiance entre les citoyens et la police, alors qu’un lien fort est justement nécessaire. »
La première commission aura lieu le mardi 29 septembre à 9h30. La chercheuse Sarah Van Praet viendra témoigner de son enquête auprès de la zone de police Nord, viendront également témoigner Eveline Vandevelde et Yassine Boubout de la plateforme Stop Etnisch Profileren avant que la commission entende les syndicats de police par l’intermédiaire de Vincent Gilles (SLFP), Raoul Moulin (CSC), madame Betty Masure (CGSP) et monsieur Mario Thys (SNPS).
La deuxième commission se tiendra le mardi 13 octobre à 9h30. Elle prévoit l’intervention de monsieur Vincent De Wolf (en sa qualité de Bourgmestre à l’époque de la police communale et des zones de police) et de monsieur Michel Goovaerts (chef de corps Bruxelles-Capitale/Ixelles et « Gold commander »), les organisations de travail de jeunesse Forum Jeunes et JES seront entendues conjointement.
Deux autres réunions sont prévues par la suite, les intervenants et le contenu précis doivent encore être définis. Parmi les thématiques éventuelles, nous pouvons évoquer la formation policière, le travail de proximité ou les procédures de plainte et la communication.
Els Rochette (one.brussels):
« La meilleure manière de tirer cette situation au clair est de faire preuve d’écoute. Nous n’allons rien laisser de côté : racisme, méthodes de police, culture du silence dans la police, impunité des auteurs, rôle des parents et du voisinage. J’espère que ces rencontres permettront une meilleure compréhension mutuelle. Que nous puissions non seulement mettre des mots sur les problèmes mais aussi trouver ensemble des solutions pour rétablir la confiance et ainsi améliorer la situation dans les rues de Bruxelles. »
Les journalistes sont autorisés à être présents aux commissions en salle plénière du Parlement de la région de Bruxelles-Capitale, rue du Lombard 69, à 1000 Bruxelles. Il est également possible de suivre les commissions en ligne, via la page Facebook du Parlement de la région de Bruxelles-Capitale.