« Brebis galeuses ou racisme structurel ? Un audit des corps de police est nécessaire pour restaurer la confiance »

Cette vidéo vient alimenter une fois encore la défiance de nombreux Bruxellois d’origine étrangère. Les Bruxellois sont nombreux à être familiers avec le phénomène de profilage ethnique dans le cadre des contrôles ou des interventions de police. Pour eux, cette vidéo est la énième preuve d’un racisme structurel et de l’impunité dans la police. Le racisme au sein de la police est d’ailleurs trop souvent minimisé. Els Rochette (one.brussels) plaide dès lors pour un audit externe en vue de faire toute la lumière sur cette question. Cette analyse objective devra servir de base à un changement de culture dans les corps de police posant problème. En attendant, il faut adopter des procédures cohérentes pour le signalement des faits de racisme et leur sanction.

Els Rochette (one.brussels) : 

« La défense de certains syndicats de police, entre autres, selon laquelle il ne s’agit que de quelques brebis galeuses devient de moins en moins crédible. Les faits parlent d’eux-mêmes. Cet été, c’est le groupe Facebook Thin Blue Line qui a défrayé la chronique. Dans ce groupe rassemblant 6700 (anciens) agents, les jeunes d’origine étrangère étaient qualifiés de vermines, de rats ou d’ordures. Des conseils de méthodes d’arrestation violente y étaient échangés. En juin, une parlementaire européenne d’origine africaine de 71 ans a déposé plainte à la suite de la brutalité dont elle a été victime alors qu’elle filmait l’arrestation d’un garçon noir. En septembre, un inspecteur principal de Bruxelles a été condamné à six mois de prison pour comportements racistes envers une famille d’origine africaine. Ça commence à faire beaucoup de brebis galeuses. »

Els Rochette (one.brussels) demande donc l’organisation d’un audit externe des six zones de police bruxelloises sur les questions de racisme et de discrimination. Cette analyse objective devra servir de base à un changement de culture dans les corps de police posant problème. En attendant, il faut adopter des procédures cohérentes pour le signalement des faits de racisme et leur sanction. Els Rochette (one.brussels) :          

« Le racisme au sein de la police produit de graves effets.  Pas seulement pour les personnes directement impliquées, mais aussi pour l’ensemble de la ville. Peut-on encore s’étonner que certains jeunes – sans casier judiciaire et qui n’ont rien à se reprocher – fuient les contrôles de police, avec toutes les conséquences qui en découlent ? Pourquoi la diversité, et donc l’identification avec la police, est-elle si faible dans les rangs des corps bruxellois ?

Fin 2020, le Parlement bruxellois a approuvé à l’initiative d’Els Rochette une résolution contenant de nombreuses recommandations visant à améliorer le relation entre la police et les Bruxellois : 

« Nous devons restaurer la confiance entre police et citoyen. Il faut pour cela que nous nous penchions sur le problème. Nous demandons un audit externe des six zones de police de Bruxelles. Cet audit pourra rassembler les témoignages, évaluer les procédures et ainsi servir de base au dialogue entre toutes les parties et au changement de culture dans les corps posant problème. La police a l’énorme responsabilité de servir d’exemple dans une ville comme Bruxelles. Il faut instaurer la tolérance zéro pour les faits de racisme et de discrimination dans les services de police. Entretemps, nous demandons aussi que les procédures de plaintes soient plus transparentes et indépendantes et que des sanctions cohérentes soient appliquées en cas d’inconduite. »

Au Parlement bruxellois, Els Rochette (one.brussels) appellera le Ministre-Président Rudi Vervoort à organiser cet audit externe en concertation avec les zones de police et les 19 bourgmestres.