« Il faut des solutions constructives pour restaurer la confiance »
Le Parlement bruxellois vote des recommandations pour améliorer la relation entre police et citoyens
Mardi 1 décembre 2020 — Ces derniers mois, la tension était palpable entre citoyens et policiers. Notamment du fait des mesures de lutte contre la propagation du coronavirus, qui ont demandé des efforts supplémentaires à la population comme aux agents. Mais aussi en raison d’incidents impliquant la police dans un accident fatal et qui ont suscité l’émotion. En vue d’envoyer un signal positif à destination de la population et de la police, le Parlement bruxellois a voté aujourd’hui un projet de résolution apportant des solutions structurelles. Ce texte a été réalisé avec le soutien des partis majoritaires PS, Defi, Ecolo, Groen, Open VLD et one.brussels, emmenés par les rapporteurs Els Rochette (one.brussels) et Fadila Laanan (PS).
Le contexte sanitaire lié au Covid-19 a aggravé la situation. Nous reconnaissons la complexité du métier de policer et nous déplorons le manque de respect à l’égard de ou la mise en danger de ces dernier. Aussi, nous tenons à ce que les policiers dans l’exercice de leur mission recourent à la force de manière raisonnable et proportionnée à l’objectif poursuivi.
La violence contre les policiers doit être sanctionnée rapidement et efficacement mais lorsque la police se comporte de manière fautive, la transparence de cette attitude doit être la règle dans notre État de droit.
Toutes les initiatives de rapprochement entre la population et la police doivent être encouragées de la même manière que la connaissance par la police et par les citoyens de leurs droits et devoirs les uns envers les autres.
Pour travailler à restaurer la confiance et rétablir la relation entre Bruxellois et services de police, le Parlement bruxellois a organisé une série d’auditions en Commission des Affaires intérieures. Le texte adopté aujourd’hui est un compromis bénéficiant d’un large soutien, fruit des contributions d’acteurs de terrain très différents. Parmi les personnes entendues, on retrouve le Chef de corps de la police de Bruxelles-Ixelles, plusieurs syndicats de police, le Directeur de l’École de police, la plateforme « Profilage Ethnique » et différentes organisations de jeunesse ainsique le centre Unia pour l’égalité des chances.
Voici quelques exemples de recommandations provenant de la résolution :
- Le besoin de soutenir les zones de police par une généralisation de la police de proximité, comme au moyen de brigades à pieds ou à vélo. Les agents sont de cette manière plus joignables en rue et abordables pour le citoyen ;
- La création d’une procédure standard de plainte en ligne ;
- Un meilleur suivi des contrôles qui doit permettre de lutter contre le profilage ethnique : les conseils de police doivent faire rapport du nombre de contrôles d’identité réalisés par leurs agents et des motifs de ces contrôles (pour des contrôles plus efficients et une meilleure lutte contre la criminalité) ;
- Recruter davantage d’agents dans la population locale pour les corps de police de Bruxelles, notamment en faisant appel au Centre d’orientation de Brusafe, en encourageant ainsi les Bruxellois à choisir un travail dans la police et en préparant ces candidats aux épreuves de sélection ;
- Améliorer le protocole de communication pour les situations de crise, surtout en cas d’incidents impliquant des blessures graves ou ayant une issue fatale.