La STIB est le plus grand employeur, mais elle n'est pas inclusive
one.brussels-Vooruit veut une vraie politique d'inclusion à la STIB
Mercredi 12 mai 2021 —
one.brussels-Vooruit prône la neutralité inclusive au sein de la STIB, la société de transport public bruxelloise. Cela signifie que le service doit être neutre, mais que les employé.e.s doivent avoir le droit de porter des symboles religieux. Cela devrait être possible tant à la réception qu'à l'intérieur des bureaux.
Mercredi 12 mai, le député bruxellois Fouad Ahidar (one.brussels-Vooruit) a interrogé le ministre bruxellois de la mobilité sur un incident au cours duquel une femme musulmane portant le voile s'est vu refuser un emploi à deux reprises lors d'une procédure de son embauche.
Cause
Il y a quelques années, une femme a été discriminée lors de différentes procédures de recrutement à la STIB/MIVB. À deux reprises, les bureaux de recrutement lui ont rappelé formellement que la société de transport public bruxelloise applique une politique de neutralité qui n'admet aucun signe d'appartenance religieuse et qu'elle devait s'y conformer en retirant son voile. Lundi dernier, le Tribunal du travail francophone de Bruxelles a condamné la STIB pour discrimination fondée sur les convictions religieuses et le genre.
Le député bruxellois Fouad Ahidar (one.brussels-Vooruit) pointe du doigt la discrimination infondée de la STIB:
"Dans le règlement d'emploi de la STIB, il n'est pas mentionné si le port du voile ou d'autres signes est autorisé ou non. Cependant, il y a un cas évident de discrimination car aucune femme ne porte le voile à la STIB. Le port d'un signe religieux ne devrait certainement pas être un obstacle à l'emploi."
De toutes les institutions publiques de notre pays, la STIB est la plus grande avec plus de 10.000 employé.e.s permanents. Parmi eux, 10 % s'identifient comme des femmes.
Fouad Ahidar note qu'il existe une tendance au sein de l'entreprise de transport public, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des murs du bureau :
"C'est une situation plutôt inquiétante, mais qui n'est malheureusement pas nouvelle. Je me demande combien de femmes portant un symbole religieux se sont vu refuser un emploi à cause de cette fameuse politique de neutralité exclusive, qui n'est mentionnée nulle part dans le règlement de travail de la STIB ! Cette affaire me rappelle également la volonté déterminée et totalement inappropriée de la STIB d'imposer une interdiction générale des signes religieux dans tous les commerces du métro. En 2017, j'ai interrogé mon collègue Pascal Smet à ce sujet, qui m'a confirmé que cette interdiction générale du port de signes religieux était inadmissible et que ce passage sur les activités commerciales dans le métro devait être supprimé du règlement de travail."
Pour conclure, Fouad Ahidar regrette la décision éventuelle de la STIB de faire appel après cette condamnation :
"Malgré le fait que toute la défense, qui avait été menée par un cabinet d'avocats assez coûteux, a été démantelée et rejetée par le juge, la STIB ferait éventuellement appel. Comment peut-il encore justifier de faire appel alors qu'il n'a pas été en mesure de prouver que le refus d'embauche était non discriminatoire et indirectement fondé sur le sexe ? La STIB déciderait alors d'utiliser l'argent public pour aller à l'encontre d'une décision de justice qui rappelle notre droit fondamental de citoyen.ne. La STIB devrait avoir une politique de recrutement pour que les employé.e.s qui représentent le gouvernement reflètent la diversité de notre société."
Entre-temps, l'UNIA et la Ligue des droits de l'homme ont également soutenu la plainte de la dame. Grâce à une affaire similaire chez Actiris, les signes religieux sont désormais autorisés dans l'agence bruxelloise pour les demandeurs d'emploi.