L'avenir des sites pénitentiaires de Saint-Gilles et de Forest ? Les riverains et les décideurs bruxellois restent dans le flou

Hilde Sabbe (one.brussels) interroge Vervoort sur les accords avec le fédéral

En février, le ministre fédéral de la Justice Vincent Van Quickenborne a annoncé que la prison de Saint-Gilles resterait ouverte plus longtemps qu'initialement prévu. Cela va à l'encontre de tous les accords conclus précédemment. À l'origine, tous les prisonniers de Forest et de Saint-Gilles seraient transférés à la prison de Haren cet automne.

Combien de temps exactement Saint-Gilles restera ouvert ? Y aura-t-il des investissements supplémentaires pour cette prison délabrée ? Qu'adviendra-t-il des sites pénitentiaires ? Ce sont toutes des questions que nous nous posons à Bruxelles. C'est pourquoi la députée bruxelloise Hilde Sabbe (one.brussels) a interrogé, aujourd'hui, le ministre Président Rudi Vervoort sur les accords passés avec le fédéral.

Maintenir la prison de Saint-Gilles ouverte : une bonne idée ? 

L'une des principales raisons du déménagement de la prison de Saint-Gilles dans un nouveau complexe est les conditions inhumaines dans lesquelles les détenus sont aujourd'hui incarcérés. La Belgique a déjà été condamnée à plusieurs reprises pour des violations des droits de l'homme pour ses prisons surpeuplées.

Hilde Sabbé (one.brussels):

« Que le gouvernement fédéral veuille maintenir ouverte plus longtemps la vétuste prison de Saint-Gilles – dans l'état où elle se trouve aujourd'hui – est moralement inacceptable. De plus, nous ne savons absolument rien sur cette prolongation et ces conditions. Les prisonniers méritent également un séjour digne, sans rats, sans cellules surpeuplées ou bâtiments qui s'effondrent. Actuellement, seules des spéculations ont lieu quant à l'avenir de cette prison et le sort réservé par le fédéral à ce bâtiment. »

Quelles sont les prochaines étapes? 

Aujourd'hui, à Bruxelles, on sait très peu de choses sur ce qui va se passer à Forest et Saint-Gilles. Comme souvent, Bruxelles n'a que peu à dire sur ce qui se passe sur son territoire. 

Hilde Sabbé (one.brussels):

« Il est incompréhensible que le gouvernement fédéral, sans concerter la Région de Bruxelles-Capitale, ait décidé unilatéralement de maintenir la prison de Saint-Gilles ouverte plus longtemps. D'autant plus que cette décision aura un impact majeur sur les communes de Saint-Gilles et de Forêt, mais aussi sur les riverains. Alors que le site de Forest sera bientôt libéré, la prison de Saint-Gilles restera quant à elle bien en activité. Il faut éviter à tout prix que la grande majorité du site reste vide et se dégrade. Une situation qui serait préjudiciable au quartier et aux riverains. »

Si le gouvernement fédéral est convaincu que le maintien de la prison de Saint-Gilles ne compromettrait en rien la reconversion du site de Forest, il n'existe aujourd'hui toujours pas de plan concret quant à l'avenir des deux sites.

Les comités de quartier et les riverains sont également très inquiets. Jeudi dernier, la députée bruxelloise Hilde Sabbe (one.brussels) a donc organisé une soirée de discussion sur l'avenir des sites pénitentiaires de Sint-Gillis et Forest. Les riverains ne savent pas non plus ce qu'il adviendra des sites qui font partie du tissu urbain de Saint-Gilles en Forêt depuis plus de cent ans.

Bruxelles doit se concentrer sur l'achat du terrain

Le ministre Président bruxellois Rudi Vervoort a assuré avoir déjà évoqué le risque de vacance et de dégradation auprès du gouvernement fédéral. Mais il est certain que tant que le terrain sera entre les mains du gouvernement fédéral, peu de choses bougeront dans le dossier de la conversion de cet espace. 

La possibilité que la Région rachète elle-même les sites et s'occupe de sa reconversion semble être le meilleur scénario. Le fait que le gouvernement bruxellois négocie déjà avec le fédéral sur la question est un signal positif. 

Hilde Sabbé (one.brussels):

« Comme cela s'est produit avec l'ancienne caserne Fritz Toussaint à Ixelles (aujourd'hui See U), il serait bon que la région elle-même s'approprie les futurs plans des sites. Bref, aujourd'hui, il y a encore beaucoup de trous dans le dossier et le niveau fédéral est avare en informations. Un suivi semble donc nécessaire : pour une existence digne des détenus et pour les résidents des prisons qui méritent que l'on clarifie leur voisinage. »