Le patrimoine ferroviaire historique ne compte pas pour M. Gilkinet
Vooruit et one.brussels réagissent de manière très indignée à l'indifférence de Georges Gilkinet face à la suppression des bancs historiques en bois à la Gare du Nord de Bruxelles.
Vendredi 16 décembre 2022 — « Que le patrimoine ferroviaire belge et bruxellois à l'aspect chaleureux soit remplacé par un mobilier froid, antisocial et sans âme laisse le ministre Gilkinet parfaitement indifférent. Nous appelons in extremis le ministre à corriger son erreur avant qu'il ne soit trop tard. En outre, les chemins de fer ont d'autres priorités financières que le remplacement de ces magnifiques bancs, dont personne ne se plaint », a déclaré Joris Vandenbroucke.
Au Parlement fédéral, le député fédéral Joris Vandenbroucke (Vooruit) a demandé au ministre compétent Georges Gilkinet (écolo) des éclaircissements sur la décision de remplacer les bancs historiques en bois de la Gare du Nord de Bruxelles par des bancs en métal.
Le ministre Gilkinet, responsable des chemins de fer belges, a réagi avec indifférence, confirmant que les bancs en bois restants seront également retirés.
Vooruit et one.brussels partagent l’incompréhension de nombreux citoyens et appelle le ministre Gilkinet à faire marche arrière tant que c’est encore possible.
La Gare du Nord de Bruxelles, de style moderniste avec des influences du classicisme, est un beau et important témoin de l’esprit de son époque, les années 1950.
Depuis les travaux de rénovation qui ont eu lieu entre 2014 et 2019, le bâtiment a retrouvé une bonne partie de sa splendeur d'origine. Le hall monumental, en particulier, a été magnifiquement rénové dans le plus grand respect de la conception et du caractère d'origine, où la linéarité, la sobriété et la cohérence occupent une place centrale.
Une partie de cette cohérence caractéristique a malheureusement été mise à mal au début du mois d'octobre. Les bancs en bois historiques qui font depuis longtemps partie de l'ensemble ont été remplacés sans prévenir par des bancs à une place métalliques, impersonnels et froids. Froids au sens propre comme figuré, surtout par ce temps glacial. Même ceux qui ne sont pas des spécialistes du patrimoine ou de l'architecture sentent que ces nouveaux bancs n'ont pas leur place dans le bâtiment.
La réaction des amateurs de patrimoine bruxellois et du niveau politique bruxellois a été rapide et claire.
À la demande de Pascal Smet, Secrétaire d'État bruxellois à l'Urbanisme et au Patrimoine, la vente des bancs retirés a été interrompue. Cette vente s'est faite par l'intermédiaire de Rotor DC, une organisation coopérative dont l'objectif est de donner une seconde vie aux matériaux de construction et aux meubles. Grâce à l'action rapide de Pascal Smet et à l'attitude ouverte et constructive de Rotor DC, de nombreux bancs ont ainsi pu être sauvés. Le Secrétaire d'État Smet a contacté le ministre Gilkinet par courrier le 7 octobre pour demander de rétablir la situation initiale et d'organiser une concertation entre les deux cabinets afin d'éviter de telles situations à l'avenir, également dans d'autres gares.
En début de semaine, le secrétaire d'État bruxellois à l'urbanisme, Pascal Smet, a confirmé au parlement bruxellois que les banques faisaient auparavant partie intégrante de la gare du Nord, mais que les tentatives répétées de Bruxelles pour faire changer d'avis le ministre Gilkinet sont tombées sur une pierre froide.
En outre, M. Smet a également suggéré à M. Gilkinet de faire inventorier le patrimoine ferroviaire bruxellois existant par urban.brussels afin d'éviter des catastrophes patrimoniales similaires à l'avenir. Le ministre fédéral n'a pas non plus répondu à cette question.
M. Smet a également remercié avec insistance Rotor DC, qui était responsable de la vente du premier lot de bancs retirés, pour son attitude orientée vers la solution en mettant la vente en attente et en voulant remettre les bancs restants et les bancs invendus dans la gare du Nord.
Les amoureux du patrimoine bruxellois et les citoyens ont également réagi avec indignation et ont fait entendre leur voix, notamment par une pétition en ligne et des actions menées à la Gare du Nord. Ces actions sont réunies sous le slogan « Sauvez nos bancs ».
Hannelore Goeman, parlementaire flamande et Schaerbeekoise, partage ces inquiétudes.
Hannelore Goeman explique : « M. Gilkinet assure que ces bancs sont détériorés et en même temps que de nombreux particuliers sont prêts à débourser des centaines d'euros pour les acquérir. Ce qui prouve leur valeur et la grande erreur que M. Gilkinet et la SNCB commettent en laissant ce patrimoine emblématique se perdre. »
Malgré les nombreuses réactions franches et les mains tendues, le ministre compétent George Gilkinet confirme aujourd'hui qu'il ne reviendra pas sur cette décision et que les bancs en bois restants seront également retirés et remplacés par des bancs en métal glacé. Dans sa réponse, il a fait référence à l'usure des bancs et au fait que les bancs qui sont actuellement retirés se verront attribuer une nouvelle fonction sociale. Deux arguments difficilement conciliables...
Dans sa réponse, M. Gilkinet évoque également l'environnement difficile dans lequel se trouve la Gare du Nord. Que le ministre fasse remplacer les bancs en bois par des monoplaces métalliques glaciales alors que des milliers de personnes doivent braver le froid glacial jour et nuit dans les rues de notre capitale est incompréhensible et inhumain pour one.brussels et Vooruit.
Vooruit et one.brussels demandent une nouvelle fois au ministre Gilkinet et à la SNCB de rectifier au plus vite cette erreur financière, patrimoniale et humaine.
(fin du communiqué de presse)
Pour info :
La question de Joris Vandenbroeck (Vooruit) au ministre Gilkinet au Parlement fédéral sur ce lien (àpd 4:32) : https://www.dekamer.be/media/index.html?language=nl&sid=55U3518#video
La réponse du secrétaire d’état Smet au Parlement bruxellois sur ce lien (àpd de la P. 67) : http://weblex.irisnet.be/data/crb/biq/2022-23/00044/images.pdf