Les ex-détenus et les personnes avec un casier judiciaire ne doivent pas être oubliés !
Lundi 3 mai 2021 — Sur le budget alloué par le gouvernement bruxellois consacré aux programmes de réinsertion des demandeurs d'emploi, rien n'est allé aux personnes ayant un casier judiciaire.
30 millions d’euros ont été débloqués afin de favoriser la création de plus de 1.200 emplois grâce à "EcoSoc" - une nouvelle mesure de soutien à l’emploi au sein d'Actiris. L'objectif est de donner aux Bruxellois la possibilité d'acquérir de nouvelles compétences au sein d'entreprises sociales, afin de favoriser leur transition vers le marché du travail.
En réponse aux questions du parlementaire Fouad Ahidar (one.brussels), le ministre Clerfayt révèle que sur les 30 millions d'euros dégagé par le gouvernement bruxellois aucun projet n'était destiné aux anciens détenus. Ce budget pourtant alloué à aider les demandeurs d'emploi de longue durée à trouver du travail semble oublier une partie du problème. Et ce, malgré le fait que les demandeurs d'emploi ayant un casier judiciaire aient été préalablement identifiés comme l'un des groupes cibles présentant plus de difficultés à retrouver un emploi. Ceux-ci doivent alors faire l’attention d’aide supplémentaire pour retrouver le chemin de l’emploi.
Fouad Ahidar (one . Brussels) :
"Il est tout à fait étonnant que le ministre Clerfayt reconnaisse que trop peu d'attention soit accordée à la recherche d'un emploi pour les ex-détenus. Sur les 125 entreprises sociales qui ont soumis un projet, pas une seule n'a proposé un projet de réinsertion spécifique aux ex-détenus, qui font pourtant partie du groupe cible des demandeurs d'emploi les plus vulnérables et les plus éloignés du marché du travail."
En effet, dans son appel, le gouvernement bruxellois avait défini un certain nombre de catégories de Bruxellois particulièrement éloignés du marché du travail. Il s'agit de chômeurs peu qualifiés ou de longue durée, les jeunes, les NEETs (jeunes qui ne sont ni en activité ni en formation) ainsi que d’autres groupes plus spécifiques tels que les ex-détenus ou les chercheurs d’emploi porteurs d’un handicap.
En réponse à cet appel, 125 entreprises sociales reconnues ont soumis un programme d'insertion, détaillant comment l’acquisition des compétences des chercheurs d’emploi les plus éloignés du marché du travail serait développée.
Fouad Ahidar (one . Brussels) :
"Les ex-détenues et plus précisément les personnes ayant un casier judiciaire sont doublement punis dans notre société. Après avoir purgé leur peine en prison, ils sont à nouveau punis lorsqu'ils tentent de se réinsérer sur le marché de l’emploi. C'est pourquoi il est primordial que les projets de réintégration accordent une attention particulière à ce groupe cible."
Le parlementaire Fouad Ahidar avait précédemment soumis un projet de résolution demandant à la Région bruxelloise d'adopter une politique uniforme pour le recrutement de personnes ayant un casier judiciaire. Les institutions publiques bruxelloises ne disposent actuellement pas d'une politique claire en la matière.
Le ministre Clerfayt a également fait savoir qu'Actiris soutenait 5 associations dans le cadre d'un partenariat visant à aider les demandeurs d'emploi ayant un passé judiciaire à retrouver du travail. Il s’agit des ASBL Après (fr), Groupe Intro (nl), Dispositif Relay (fr), Casablanco (fr et nl) et JES (fr et nl) qui ont accompagné un total de 524 ex-détenus avec succès dans un processus de réinsertion professionnelle sur Bruxelles.
Fouad Ahidar (one . Brussels) :
Il existe à Bruxelles plusieurs entreprises sociales qui se consacrent spécifiquement au soutien et à la réinsertion des anciens délinquants. Il serait utile que le gouvernement bruxellois, en collaboration avec ces associations, se penche sur la question de la réintégration des anciens détenus sur le marché de l’emploi. Surtout lorsque des millions d'euros sont mis à disposition pour aider des demandeurs d'emploi éloignés du marché du travail, ce groupe ne peut être négligé."