one.brussels-Vooruit veut la neutralité inclusive dans les fonctions publiques
Mercredi 26 mai 2021 — one.brussels-Vooruit souhaite que la STIB, la société de transport public bruxelloise, mette fin à la neutralité exclusive qu'elle pratique actuellement et exige une neutralité inclusive. Cela signifie que les employé.e.s sont libres de porter des symboles religieux, tout en garantissant que le service fourni est totalement neutre. Le comité de gestion s'est réuni à ce sujet, mais n'a pas encore pris de décision. La question est sur la table : interdire ou non les signes religieux visibles sur le lieu de travail et faire appel ou non de la décision du juge il y a quelques semaines.
Le 3 mai 2021, le tribunal du travail de Bruxelles a condamné la STIB pour discrimination fondée sur la religion et le genre. Le juge a décidé que la STIB ne peut plus fonder sa politique sur une neutralité exclusive. Ce jugement a été rendu à la suite d'une plainte déposée par une femme qui avait été refusée à deux reprises lors de la procédure de recrutement. Sa plainte a été soutenue par Unia et la Ligue des Droits de l'Homme.
Saliha Raiss, membre du conseil d'administration, est inquiète de l'incapacité de la STIB à faire un choix.
Cette situation est plus qu’interpellante, mais n’est malheureusement pas nouvelle. Je me pose la question de savoir, combien de femmes portant un signe convictionnel se sont vues refuser un emploi sur base de cette fameuse politique de neutralité exclusive, qui rappelons-le, n’est mentionné nulle part dans le règlement de travail de la STIB! Ne nous voilons pas la face, il s’agit ici bien d’un débat politique, qui aura lieu aujourd’hui, et peut-être même encore dans les jours à venir. Une chose est certaine, les langues de bois devront céder leur place afin de graver un choix politique dans le marbre. Au sein de one.brussels-Vooruit le message est très clair: la neutralité inclusive doit être la norme et non l'exception au sein des administrations publiques.
Négociations politiques
La décision, qui aurait dû être prise par la direction, s'est retrouvée entre les mains du comité exécutif, qui est en partie composé du comité de gestion et de représentants politiques. C'est aussi un moyen pour la direction d'obtenir le soutien de son comité exécutif, étant donné l'importance de la question et ses conséquences potentielles.
Le député bruxellois, Fouad Ahidar, en a également assez des jeux politiques sur cette question qui durent depuis des années selon lui. À la mi-mai, il a informé la ministre compétente, Elke Van den Brandt, de l'incident et de l'appel éventuel de la STIB contre la décision du tribunal du travail.
Je demande a ce que les représentants politiques prennent leur responsabilités vu qu'il s'agira bel et bien d'une décision politique. Il est dans notre devoir entant que representant politique de faciliter le quotidien de nos concitoyens bruxellois. Il est également dans notre devoir de garantir et de protéger leur droit les plus élémentaires.
Finalement, pour one.brussels-Vooruit, il est irresponsable de la part d'une institution publique de faire appel d'une décision juridique. Selon eux, les Bruxellois.es et leurs porte-monnaie sont les victimes de cet entêtement.