Protection des travailleurs sans statut légal
Mercredi 16 juin 2021 — Els Rochette (one.brussels), membre du Parlement bruxellois, a interrogé le ministre Clerfayt lors de la commission des Affaires économiques sur les permis de travail et la protection des travailleurs sans séjour légal. Souvent, ils ne peuvent obtenir un salaire que par des emplois illégaux. Els Rochette demande donc que des mesures soient prises pour permettre à ces travailleurs de travailler légalement.
Problème fédéral
La députée Rochette a notamment posé des questions sur les négociations avec le gouvernement fédéral. En 2019, le comité de gestion d'Actiris a demandé à négocier avec le gouvernement fédéral l'ouverture de formations vers les métiers pénuriques pour les personnes sans séjour légal.
Selon le ministre, la Région et son administration ont déjà fait tout pour que cela se passe le mieux possible. Mais l'avancement de ce dossier est bloqué par le Secrétaire d'Etat pour l'asile et la migration, Sammy Mahdi.
Rochette souhaite que le gouvernement bruxellois maintienne la pression et dénonce des réglementations kafkaïennes:
"Incroyable qu'un employeur puisse faire venir quelqu'un de l'étranger pour travailler ici légalement. Mais il ne peut pas donner un emploi à un.e résident.e de Bruxelles qui vit ici illégalement depuis 12 ans".
Étudiant en droit sans résidence légale
Depuis 2014, les employeurs peuvent demander un permis de travail pour les personnes dont le dossier d'asile est en cours de traitement. Les personnes qui n'ont plus de procédure d'asile ne peuvent plus travailler légalement en fonction de la législation actuelle.
Rochette trouve cela regrettable, car la demande existe de la part des employeurs:
"Il y a des employeurs qui ne demandent qu'à embaucher cet homme ou cette femme, mais qui ne trouvent aucun moyen de le faire légalement. Ainsi, un jour, ils sont contraints de licencier leur employé.e, en raison de la suspension d'un visa ou d'une réponse négative à une demande d'asile. Ces employeurs sont obligés de recruter des travailleurs à l'étranger parce qu'il n'y a pas de Belges prêts à faire le travail. Les travailleurs sans résidence légale sont forcés à l'illégalité. Mais l'exploitation est omniprésente sur le marché du travail clandestin. Les travailleurs doivent être protégé.e.s. Les personnes sans séjour légal travaillent dur, les employeurs voyous sont les profiteurs."
Appel à l'aide
Le mois dernier, plusieurs personnes sans séjour légal ont entamé une grève de la faim à Bruxelles, une réaction compréhensible selon M. Rochette:
"C'est leur dernier espoir d'être enfin entendus. Dans les conversations que j'ai eues avec eux, ce message revenait sans cesse : "Nous travaillons, Madame ! Nous payons tout.e.s un loyer et avons un emploi. Beaucoup d'entre eux travaillent dans notre pays depuis 5, 10 ou même 15 ans."