Une formation linguistique pour chaque fonctionnaire bruxellois.e
Mardi 30 mars 2021 — Le rapport linguistique et l'actualité montrent que le néerlandais n'est toujours pas parlé en nombre suffisant dans l'administration bruxelloise. Fouad Ahidar (one.brussels) a interrogé le ministre Bernard Clerfayt (DéFi), qui pointe principalement du doigt l'insuffisance de l'enseignement des langues dans les écoles francophones. Fouad Ahidar souhaite un meilleur enseignement des langues ainsi qu'un plan global pour plus de formation linguistique dans les lieux de travail. Cela serait bon pour la prestation de services et pour les possibilités d'emploi des employés.
Fouad Ahidar a interrogé le ministre Clerfayt au Parlement de Bruxelles sur le rapport linguistique du vice-gouverneur. Elle a révélé que plus de la moitié des recrutements et des promotions dans les communes et les CPAS ne respectent pas la loi linguistique (absence de certificat de néerlandais ou français).
Fouad Ahidar:
"C'est un vieux chagrin. Dans les municipalités et les CPAS, presque tous les fonctionnaires doivent être bilingues. Dans la région, le bilinguisme du service s'applique. Mais dans la pratique, nous voyons les mêmes problèmes ressurgir année après année. Il peut s'agir d'erreurs linguistiques innocentes ou de résident.e.s bruxellois.e.s qui ne comprennent pas les questions médicales importantes posées au centre de vaccination parce que seuls des francophones sont présents. Bruxelles est bilingue. Surtout lorsque les gens sont les plus vulnérables - dans un hôpital ou avec la police, par exemple - ils devraient pouvoir s'exprimer dans leur propre langue."
Le ministre Clerfayt (DéFi) a souligné le manque de compétences linguistiques dans l'enseignement. Il souhaite que les communautés organisent davantage d'heures de néerlandais et d'anglais dans les écoles. Fouad Ahidar partage cet avis :
"Dans le système éducatif francophone de Bruxelles, moins de 10 % des diplômés ont une connaissance correcte du néerlandais. Nous ne devrions donc pas être surpris si, plus tard, il y a trop peu de personnes bilingues pour les emplois gouvernementaux. Dans l'enseignement néerlandophone aussi, la connaissance du français est en baisse."
Interrogé par Fouad Ahidar, Clerfayt a également énuméré les différentes initiatives linguistiques des autorités bruxelloises. L'Ecole Régionale d'Administration Publique (ERAP) propose des cours de langue. Il existe des primes de langue, des cours de sensibilisation aux langues, une application linguistique et la Huis van het Nederlands (Maison du néerlandais) aide également les administrations locales dans leur politique linguistique.
Beaucoup de choses se passent, mais on ne sait toujours pas combien de fonctionnaires sont réellement touchés. Pour Fouad Ahidar, cela pourrait être plus :
En 2019, 55 fonctionnaires ont envoyé un certificat linguistique néerlandais ou français au vice-gouverneur pour être en règle avec la loi linguistique. C'est trop peu quand on sait que rien qu'en 2019, 1829 décisions relatives au personnel ne disposaient pas du certificat de langue adéquat. Maintenant, c'est un cercle vicieux. Les autorités bruxelloises disent qu'elles ne trouvent pas suffisamment de néerlandophones. Les néerlandophones continuent d'être moins bien servis parce qu'il y a trop peu de néerlandophones au travail. Il n'y a généralement pas de mauvaise volonté, mais nous devons briser ce cercle. En offrant une formation linguistique sur le lieu de travail. C'est une bonne chose pour le service bilingue mais aussi pour le potentiel futur de ces membres du personnel sur le marché du travail. Nous avons besoin d'un plan général qui encourage et, le cas échéant, oblige chaque fonctionnaire bruxellois à suivre un cours de langue dans l'autre langue nationale.
Pour one.brussels, cette offre devrait également être étendue aux autres langues de Bruxelles :
Nous ne voulons pas que Bruxelles soit une tour de Babel, mais une ville où l'on se comprend à l'école, dans la rue, au comptoir et à l'hôpital.